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Le racisme

Mise en contexte

L’Université Laval s’engage à offrir un milieu d’étude inclusif et exempt de discrimination, où toute personne, quelle qu’elle soit, puisse partager, collaborer, se réaliser et s’épanouir. Dans cette optique, il est primordial que tout membre de la communauté universitaire participe à éradiquer le racisme au sein de l’institution, en reconnaissant d’abord son existence et ses manifestations, en offrant de l’écoute et du soutien aux personnes qui le subissent et en prenant conscience de ses propres comportements discriminatoires afin de les éliminer.

Qu’est-ce que le racisme?

Selon la Commission des droits de la personne et des droits de la jeunesse, le racisme se définit comme étant une: «Théorie ou idéologie qui, partant de l’hypothèse de l’existence de races humaines, considère que les races sont inégales entre elles. Le racisme entraîne une attitude et des comportements d’hostilité ou de mépris à l’égard de certaines personnes en raison de leur couleur ou de leur origine ethnique ou nationale.»(1)

Bien que le concept de race biologique soit sous-entendu dans la définition par «l’hypothèse de l’existence de races humaines», la race n’est qu’une manière de classer les humains selon des critères physiques ou culturels, sans base scientifique.(2)

Le terme demeure malgré tout fréquemment employé lorsqu’il est question de racisme, pour faire référence à la couleur de peau ou à l’ethnicité d’une personne ou d’une population.

Le racisme systémique

Le racisme systémique réfère aux structures sociétales composées d’institutions, de lois et de politiques qui maintiennent un système d’inégalités privilégiant certains groupes au détriment de certains, dans la société, selon la «race» qui leur est attribuée. Ces inégalités portent atteinte aux droits des personnes racisées et autochtones. Il est important de préciser que ce processus n’est pas toujours intentionnel et il ne sous-entend pas que les membres du personnel de l’institution sont racistes à titre individuel. Au contraire, même si absolument personne n’est consciemment raciste dans une organisation, celle-ci peut quand même reproduire des inégalités de pouvoir selon la couleur de peau ou l’ethnicité. Tout comme le sexisme, le racisme est une réalité héritée et dont nous ne sommes pas toujours conscients. Ce type de racisme peut se manifester sans qu’aucune intention individuelle ou institutionnelle ne soit nécessaire.(3)

Au Québec, au Canada et ailleurs dans le monde, le racisme se manifeste dans toutes les sphères de la vie en société. Les personnes autochtones et racisées subissent encore aujourd’hui des discriminations disproportionnées par rapport au reste de la population. Par exemple, les interpellations policières et les arrestations, l’accès au marché du travail, la représentation dans les médias, les traitements au sein des systèmes d’éducation, de justice, des services sociaux ou de santé.(4)

Le racisme individuel ou interpersonnel

Crédit photo: Dany Vachon

Le racisme individuel ou interpersonnel peut se manifester notamment dans les situations où une personne affirme ouvertement qu’elle considère les personnes racisées ou autochtones comme inférieures aux personnes blanches. Ce type de racisme s’exprime aussi par des attitudes méprisantes, du rejet, des propos injurieux, des actes de violence physique ou des gestes de «discrimination raciale» qui consistent à traiter injustement et de manière différente une personne en raison de la couleur de sa peau, de son origine ethnique, de sa langue ou de sa religion. (RFIQ, 2021)

Ces attitudes entraînent des traitements injustes et inéquitables, sources d’inégalités et de discriminations. Elles peuvent aussi conduire à des évaluations et des jugements qui déprécient des individus en raison de leur appartenance, réelle ou supposée, à tel ou tel groupe ethnoculturel ou religieux par exemple.(5)

«Le racisme individuel n’est pas nécessairement conscient; il est souvent lié au mépris et à l’hostilité envers les personnes autochtones et racisées qui sont un héritage de l’époque du colonialisme et de l’esclavage, et de la dominance de la pensée raciste dans l’histoire contemporaine, plutôt qu’à une appartenance consciente de l’idéologie raciste.» (Amnistie internationale Canada Francophone, 2020)

À titre d’exemple, voici une situation en contexte universitaire:

Dans le cadre d’un travail d’équipe, au début de la session, Amélie refuse de travailler avec Nadia, qui porte le hijab, et avec Bernard, qui est issu des Premières Nations. Lorsque la personne responsable du cours lui demande pour quelle raison elle désire changer d’équipe avant même d’avoir commencé le travail et sans connaître les coéquipiers, Amélie répond qu’elle a l’impression que ces deux personnes ne seront pas en mesure de rendre un travail de bonne qualité. Pour cette raison, elle demande à intégrer une autre équipe.

Bien que dans cet exemple, il n’y ait pas eu d’actes ou de propos ouvertement violents ou d’intention explicite de porter préjudice, il s’agit d’une situation d’exclusion et de discrimination, basée sur des préjugés. Ces derniers peuvent être reliés aux origines, à la couleur de peau, ou à l’appartenance religieuse. Ce type de situation est souvent plus fréquent qu’on ne l’imagine au sein des établissements universitaires et il n’est pas sans conséquence sur les personnes qui le subissent.

Des situations de racisme se produisent entre personnes étudiantes et d’une personne étudiante envers un membre du personnel. Il arrive aussi que des personnes en situation d’autorité tiennent des propos discriminatoires ou adoptent des comportements consciemment ou inconsciemment racistes envers des membres de la communauté étudiante issues de la diversité ethnoculturelle.

Voici d’autres exemples de comportements à caractère raciste et discriminatoire:

  • commentaires sur l’apparence physique (ex.: texture des cheveux) d’une personne et recommandations infondées;
  • rappels répétés des origines d’une personne (même si elle est de nationalité canadienne) ou références méprisantes fréquentes à celles-ci;
  • commentaires sur l’accent de la personne;
  • exclusion d’une personne racisée de certaines activités sociales, professionnelles ou académiques;
  • contrôles de performance plus fréquents d’une personne racisée;
  • remise en question constante des compétences ou connaissances d’une personne racisée;
  • regards ou expressions non verbales dénotant la méfiance envers une personne racisée;
  • manque d’ouverture aux idées proposées par une personne racisée;
  • propos ou gestes qui homogénéisent les personnes racisées à leur groupe ethnoculturel.

Source: Bureau du respect de la personne. Université de Montréal. Reconnaître les manifestations

Quels sont les impacts du racisme sur la santé mentale et l’expérience universitaire?

Le racisme a des effets sur la santé mentale et la réussite. Il entraîne également des répercussions importantes sur la santé physique et les conditions de vie des populations qui le subissent.

Au Canada, près d’un tiers (28%) des personnes racisées ont déclaré que leur santé mentale était passable ou mauvaise. Une proportion plus élevée que parmi les personnes non racisées (23%). (Statistique Canada, 2020)

Les personnes autochtones et racisées sont plus susceptibles de faire face à des déterminants sociaux qui entraînent des répercussions négatives sur leur état de santé psychologique, par exemple, en augmentant les probabilités de développer un problème de santé mentale. Les déterminants sociaux de la santé sont les facteurs sociaux et économiques qui influencent la santé des gens (CPHA s.d.). La race et le statut autochtone comptent parmi les déterminants sociaux exerçant une forte influence sur l’état de santé mentale de ces populations. Ces dernières sont à risque de subir du racisme et des discriminations, ce qui impacte considérablement la santé.

Crédit photo: Dany Vachon

Parmi les impacts du racisme et des discriminations, il y a la détresse psychologique, le trouble de stress post-traumatique, la dépression, l’anxiété, la faible estime de soi, le stress chronique, l’hypervigilance, le sentiment d’impuissance, la dévalorisation de soi, la honte, le sentiment d’humiliation et d’insécurité, l’augmentation du risque suicidaire et plusieurs autres. Les expériences de discrimination à caractère raciste suscitent de la rage et du désespoir, ce qui augmente le recours à des stratégies d’adaptation inadéquates, notamment l’usage de substances psychotropes.(6)(7)

De plus, il a été démontré que le racisme provoque, chez les personnes qui le vivent, l’activation de réponse au stress et des augmentations hormonales qui accentuent le risque de vieillissement biologique et le risque de développement de maladies comme l’hypertension artérielle, le diabète et les problèmes cardiaques, entre autres.(8)

Quels sont les impacts sociaux, académiques et professionnels du racisme?

Le racisme entraîne également des conséquences sociales, académiques et professionnelles sur les individus et les populations visées, comme la marginalisation, l’isolement, l’exclusion sociale et les conflits interpersonnels. Il est important de rappeler que les inégalités sociales nommées précédemment font partie intégrante des impacts sociaux du racisme.

Le racisme entraîne aussi de nombreuses conséquences dans la vie professionnelle et universitaire. En voici quelques-unes:(6)

  • Climat de travail ou d’études tendu ou hostile
  • Perte de motivation, d’intérêt ou d’engagement à l’égard du travail ou des études
  • Échecs scolaires ou abandon des études
  • Augmentation de l’absentéisme, de l’épuisement
  • Participation réduite à certaines activités
  • Diminution de la proactivité et du leadership
  • Écart salarial entre personnes non racisées et racisées
  • Contrôles de performance plus fréquents ou plus exigeants
  • Difficulté à accéder aux services offerts

Face au racisme, comment protéger ma santé psychologique?

Il est important de vous rappeler que diverses ressources sont disponibles pour vous.

Si vous vivez du racisme ou de la discrimination:(8)


Références

  1. Commission des droits de la personne et des droits de la jeunesse. Lexique.
  2. Commission des droits de la personne et des droits de la jeunesse. «Race» ou couleur.
  3. Amnistie internationale Canada Francophone. Racisme systémique.
  4. Amnistie internationale Canada Francophone. Lexique pour l’antiraciste.
  5. Bureau du respect de la personne. Université de Montréal. Qu’est-ce que le racisme?
  6. Bureau du respect de la personne. Université de Montréal. Les conséquences.
  7. EENet. Points de vue sur la recherche: Les répercussions du racisme sur la santé mentale des enfants et des adolescent.e.s.
  8. Santé Montréal. Midi-conférence: l’impact du racisme et de la discrimination sur la santé mentale.

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