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Mythes, préjugés et réalité

Les mythes et préjugés entretenus au sujet des personnes ayant des déficiences fonctionnelles engendrent des comportements inadéquats qui peuvent devenir des obstacles de taille pour ces personnes, en limitant leurs opportunités de développement et d’épanouissement. Parfois les préjugés sont même de plus gros obstacles que la déficience fonctionnelle elle-même.

Afin que tout un chacun puisse jouir de la vie en toute liberté et sans discrimination, il est primordial de veiller à vous informer de façon juste et adéquate concernant les déficiences fonctionnelles avec lesquelles certaines personnes vivent.

Voici quelques mythes ou préjugés populaires opposés à la réalité.

Comment reconnaître un préjugé?

Les critères suivants peuvent vous aider à reconnaître les attitudes et les gestes qui engendrent la discrimination des personnes ayant une déficience fonctionnelle. Demandez-vous si ce que vous entendez:

  • généralise à propos des personnes présentant une certaine déficience fonctionnelle (c’est-à-dire présume qu’elles sont toutes pareilles plutôt que de les considérer individuellement);
  • banalise ou amoindrit la déficience fonctionnelle elle-même ou les personnes qui en sont atteintes;
  • blesse les personnes atteintes en les insultant;
  • traite les personnes atteintes avec condescendance, comme si elles étaient inférieures aux autres.

Quelques mythes et préjugés courants

Les personnes non-voyantes vivent dans le noir.

En fait, très peu de personnes non-voyantes vivent dans la noirceur totale. Plus de 80% d’entre elles ont ce qu’on appelle un résidu visuel. Certaines peuvent distinguer le contour des objets, alors que d’autres peuvent percevoir un faisceau lumineux. Il est quelquefois difficile de savoir si une personne a une déficience visuelle ou non.

Les personnes sourdes sont «stupides».

La surdité n’a pas de répercussions sur les capacités intellectuelles. Les personnes ayant une déficience auditive possèdent divers degrés d’incapacité à entendre les sons et le fait que certaines d’entre elles préfèrent communiquer par le langage gestuel plutôt que par la parole n’est en rien lié à une déficience intellectuelle.

Il faut parler fort aux personnes ayant un handicap visuel.

Un trouble visuel n’est pas relié à une perte auditive. Un ton de voix normal est suffisant pendant une conversation. Les personnes ayant un handicap visuel possèdent des facultés sensorielles normales, certaines ont même une oreille plus développée que d’autres.

Les personnes atteintes de paralysie cérébrale sont retardées mentalement.

Même si la paralysie cérébrale est causée par une blessure ou un dommage au cerveau, elle n’est pas pour autant associée à une déficience mentale. La paralysie cérébrale engendre des problèmes de coordination des mouvements, puisque le cerveau n’envoie pas les bons ordres aux muscles. Les conséquences physiques varient selon la gravité de la déficience motrice et la localisation des lésions. Les conséquences les plus communes sont une difficulté de contrôle musculaire, un manque de coordination, de la spasticité ou des tremblements, des problèmes d’élocution, d’audition ou de vision.

Les personnes ayant un trouble mental sont violentes et dangereuses.

En réalité, en tant que groupe, les personnes atteintes d’un trouble mental ne sont pas plus violentes que n’importe quel autre groupe. Les chercheurs ont été incapables de démontrer clairement qu’il existe un lien de cause à effet entre les troubles mental et la violence.

Quoiqu’il en soit, il arrive souvent que les personnes ayant un trouble mental soient présentées comme des personnes imprévisibles et dangereuses. Cette opinion provient principalement des médias, probablement mal renseignés. Cette fausse idée est renforcée quand il arrive effectivement qu’un crime violent soit commis par une personne atteinte d’un trouble mental, et que les journaux en publient le détail en première page.

En fait, ces personnes sont beaucoup plus susceptibles d’être victimes d’actes de violence que d’être elles-mêmes violentes. S’il est vrai que certains types de troubles mentaux peuvent prédisposer le malade à la violence, seul un groupe très restreint de personnes sont ainsi touchées. En fait, les personnes atteintes entre autres de schizophrénie ont beaucoup plus tendance à se replier sur elles-mêmes et à s’infliger du mal qu’à en faire aux autres.

Les personnes atteintes d’un trouble mental sont pauvres ou moins intelligentes.

De nombreuses études démontrent que la plupart des personnes ayant un trouble mental sont dotées d’une intelligence moyenne ou supérieure à la moyenne. Le trouble mental, comme la maladie physique, peut toucher n’importe qui, peu importe le niveau d’intelligence, la classe sociale ou le revenu.

Le trouble mental est causé par une faiblesse personnelle.

Un trouble mental n’est pas un défaut de caractère. C’est un trouble, et il n’a rien à voir avec une faiblesse ou un manque de volonté. Bien que les personnes atteintes d’un trouble mental jouent un rôle important dans leur rétablissement, elles n’ont pas choisi de tomber malades et ne doivent pas être jugées paresseuses parce qu’elles ne peuvent pas tout simplement «se secouer».

Les étudiants en situation de handicap profitent de leur déficience fonctionnelle pour se la couler douce.

Les professionnels en Accueil et soutien des étudiants aux situation de handicap veillent consciencieusement à ce que les accommodements demandés pour un étudiant ne constituent en aucun cas un privilège par rapport à leurs collègues.

Il faut savoir que certaines déficiences fonctionnelles sont invisibles en apparence et cela constitue souvent un obstacle supplémentaire pour les personnes qui en sont atteintes. En plus de devoir fonctionner différemment des autres, elles doivent convaincre leur entourage de la réalité de leur situation de handicap. C’est souvent le cas, par exemple, pour les personnes ayant un trouble d’apprentissage ou un trouble déficitaire de l’attention officiellement reconnu, pour celles qui ont un trouble mental, une basse vision qui ne nécessite pas une canne, un chien guide ou des verres correcteurs très évidents, mais pour qui lire ou écrire est épuisant et ardu.

Les étudiants ayant une limitation fonctionnelle diagnostiquée par une évaluation adéquate bénéficient d’accommodements visant à pallier leur limitation fonctionnelle sans modifier les exigences de réussite de leur programme d’étude. Ce sont plutôt les modalités d’évaluation qui peuvent être adaptées.

Tous les chiens d’aide sont des chiens guides pour personnes aveugles.

Il existe en fait 2 catégories de chiens d’aide: les chiens guides et les chiens d’assistance. Les chiens d’assistance sont souvent pris à tort pour des animaux de compagnie ou des chiens de garde alors qu’ils rendent des services inestimables aux personnes qu’ils accompagnent, personnes qui ont habituellement des déficiences motrices.

Les tâches les plus courantes pour un chien d’assistance sont: ramasser un objet tombé par terre et le rapporter à son maître; transporter un objet sur demande; tirer un fauteuil roulant pour monter une pente ou simplement pour faire avancer le fauteuil sur les surfaces planes, grâce à un harnais spécial. Avec un harnais à grande poignée sur le dos, il peut servir d’appui à la personne pour l’aider à marcher. Il remplace alors une canne ou une béquille, en plus d’apporter de la stabilité à la personne en la retenant si elle penche vers l’avant ou vers l’arrière, etc.

Le chien d’assistance ne sert pas de chien de garde puisque, comme il doit suivre son maître partout et qu’il est en contact avec beaucoup de gens, il doit être très sociable.

Il importe de se rappeler qu’il ne faut pas caresser ou distraire un chien guide ou un chien d’assistance. Il est au travail!

Les personnes ayant un trouble d’apprentissage ne peuvent pas réussir d’études universitaires.

Les personnes ayant un trouble d’apprentissage ont, malgré ce diagnostic, une intelligence égale ou supérieure à la moyenne. Elles peuvent, tout autant que n’importe qui présentant un autre type de déficience fonctionnelle, réussir les études qu’elles désirent entreprendre, pour peu qu’on accepte de leur offrir les accommodements nécessaires. Souvenons-nous que la situation de handicap est en relation avec les obstacles rencontrés dans l’environnement. Ces personnes ont droit à des accommodements appropriés au même titre que, par exemple, une personne non-voyante.

Les accommodements les plus souvent utilisés sont: l’enregistrement de documents scolaires leur permettant, par exemple, de contourner les «tours» que leur joue leur cerveau lors de la lecture; du temps supplémentaire lors de la passation d’examens, puisque ces personnes doivent redoubler d’attention en écrivant; un local exempt de distractions leur permettant de rédiger leurs examens.

Les accommodements durant les études empêchent la personne ayant une déficience fonctionnelle de faire face aux obstacles qu’elle rencontrera sur le marché du travail.

Un des obstacles qu’une personne ayant une déficience fonctionnelle rencontre durant ses études est précisément le contexte d’étude qui inclut des délais rapides et fréquents, des travaux écrits, des examens, des évaluations, etc. Le contexte d’un emploi inclut rarement la rapidité d’exécution présente dans des situations d’évaluation scolaire.

De plus, les personnes ayant une déficience fonctionnelle ont généralement développé des habiletés spécifiques leur permettant d’accomplir des tâches que nous-mêmes jugerions impossibles dans leur condition. Enfin, le fait qu’elles réussissent des études universitaires, malgré les obstacles de leur déficience fonctionnelle, en dit long sur leur persévérance, leurs habiletés de résolution de problèmes et leur ténacité à atteindre les objectifs qu’elles se sont fixés. Ces capacités ne sont pas négligeables aux yeux d’un employeur.

Les personnes aveugles ont développé un sixième sens qui leur permet de deviner bien des choses.

Les personnes aveugles ne sont pas médiums et ne possèdent généralement pas de dons divinatoires spéciaux. Bien qu’elles puissent développer davantage leur ouïe et leur toucher, elles ont besoin d’être informées des situations qui ne peuvent être perçues que par l’œil. Par exemple, s’il est possible d’entendre «sourire» la voix, on ne peut en être totalement sûr. Si la personne aveugle peut entendre arriver des pas, elle ne peut pas toujours les reconnaître et savoir à qui ils appartiennent.

Ce ne sont que quelques exemples de mythes qui créent des obstacles comportementaux. La meilleure façon de limiter ces obstacles réside dans une information adéquate. Nous pouvons tous contribuer à changer la façon de penser des gens envers les personnes vivant avec une déficience fonctionnelle. Une attitude positive peut avoir un effet sur toutes les personnes que vous rencontrez. Lorsque vous entendez des gens dire des choses qui laissent croire qu’ils ne comprennent vraiment pas la déficience fonctionnelle ou la situation de handicap, profitez-en pour partager ce que vous savez avec eux.


Références

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